quelques môts sur la teinture
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quelques môts sur la teinture
La teinture est la dernière étape de réalisation d'une étoffe. On teint presque toujours le drap tissé, rarement le fil (sauf pour la soie) ou la laine en flocons. On en observe deux types : une teinture domestique rurale, réalisée à l'aide des plantes les plus faciles à obtenir, donc d'un coût moindre, et une teinture professionnelle quasi-industrielle, qui ne concerne qu'une minorité de personnes.
L’art de la teinture est complexe. Vient d'abord le mordançage : on fait bouillir la matière dans un bain d’eau contenant un mordant (cendres végétales, alun, rouille, vinaigre et même urine !). Ce procédé permet de fixer le colorant. Il peut être pratiqué avant, pendant ou après la teinture. Pour la plupart des plantes, la couleur de rendu final dépend essentiellement du mordant qui aura été utilisé. La bourrache sans mordant donne une teinte bleue alors qu’avec un mordant on obtient du rose !
On distingue deux procédés de teinture : par macération à froid ou fermentation, en renouvelant l'opération plusieurs fois afin de renforcer l'adhésion de la couleur, ou par macération à chaud dans un bain où l'on a auparavant fait bouillir les plantes tinctoriales.
Concernant celles-ci, il en existe une multitude. On trouve essentiellement de la garance pour le rouge, de la gaude pour le jaune, de la guède (plus connue aujourd'hui sous le nom de pastel) et de l'indigo pour le bleu, de la noix de galle et des racines de noyer pour le noir (en remplacement du noir de fumée, de mauvaise qualité), et diverses variétés de fleurs et de feuilles pour le vert. Les teintes rouge violacé, très recherchées, sont obtenues à partir de lichens (ces derniers peuvent aussi donner, par bain d'ébullition, des teintes jaunes et vertes). La cochenille est la femelle d'un petit insecte utilisée depuis l'Antiquité pour obtenir des teintes, selon la concentration, d'un rouge rosé à un pourpre bleu, en passant par le rouge vif, pourpre rouge et violet. Sans compter les plantes employées par les gens du peuple, ramassées dans les bois ou cultivées dans leurs jardins : herbe (vert), cerises (rouge tirant sur le vieux rose), mûres (bleu), genêts (jaune et vert), châtaigner et autres, n’offrant qu’une qualité médiocre.
Le mélange de couleurs n’existe pas. On juxtapose, on superpose, mais on ne mélange pas vraiment. D’ailleurs, avant le 15e s., aucun recueil de recettes pour fabriquer les couleurs n’explique que pour obtenir du vert il faille mélanger du bleu avec du jaune. En effet, le spectre colorimétrique est inconnu au Moyen Âge et, de toutes façons, les cuves de bleu sont dans des ateliers dévolus à la couleur bleue, les cuves de jaune dans les ateliers de jaune, etc. En général, un teinturier a en charge une couleur principale et une autre, secondaire (ex : rouge et jaune). Un teinturier de rouge, par exemple, ne s'occupe pas du bleu, et inversement sous peine de représailles. Les règlements sont très stricts sur l’utilisation des couleurs et d’ailleurs, c’est le métier de teinturier est une profession suspecte et plus ou moins réprouvée. On y voit, dans l’Europe médiévale chrétienne, un caractère presque diabolique. Ce métier est interdit aux clercs et déconseillé aux honnêtes gens !
L’art de la teinture est complexe. Vient d'abord le mordançage : on fait bouillir la matière dans un bain d’eau contenant un mordant (cendres végétales, alun, rouille, vinaigre et même urine !). Ce procédé permet de fixer le colorant. Il peut être pratiqué avant, pendant ou après la teinture. Pour la plupart des plantes, la couleur de rendu final dépend essentiellement du mordant qui aura été utilisé. La bourrache sans mordant donne une teinte bleue alors qu’avec un mordant on obtient du rose !
On distingue deux procédés de teinture : par macération à froid ou fermentation, en renouvelant l'opération plusieurs fois afin de renforcer l'adhésion de la couleur, ou par macération à chaud dans un bain où l'on a auparavant fait bouillir les plantes tinctoriales.
Concernant celles-ci, il en existe une multitude. On trouve essentiellement de la garance pour le rouge, de la gaude pour le jaune, de la guède (plus connue aujourd'hui sous le nom de pastel) et de l'indigo pour le bleu, de la noix de galle et des racines de noyer pour le noir (en remplacement du noir de fumée, de mauvaise qualité), et diverses variétés de fleurs et de feuilles pour le vert. Les teintes rouge violacé, très recherchées, sont obtenues à partir de lichens (ces derniers peuvent aussi donner, par bain d'ébullition, des teintes jaunes et vertes). La cochenille est la femelle d'un petit insecte utilisée depuis l'Antiquité pour obtenir des teintes, selon la concentration, d'un rouge rosé à un pourpre bleu, en passant par le rouge vif, pourpre rouge et violet. Sans compter les plantes employées par les gens du peuple, ramassées dans les bois ou cultivées dans leurs jardins : herbe (vert), cerises (rouge tirant sur le vieux rose), mûres (bleu), genêts (jaune et vert), châtaigner et autres, n’offrant qu’une qualité médiocre.
Le mélange de couleurs n’existe pas. On juxtapose, on superpose, mais on ne mélange pas vraiment. D’ailleurs, avant le 15e s., aucun recueil de recettes pour fabriquer les couleurs n’explique que pour obtenir du vert il faille mélanger du bleu avec du jaune. En effet, le spectre colorimétrique est inconnu au Moyen Âge et, de toutes façons, les cuves de bleu sont dans des ateliers dévolus à la couleur bleue, les cuves de jaune dans les ateliers de jaune, etc. En général, un teinturier a en charge une couleur principale et une autre, secondaire (ex : rouge et jaune). Un teinturier de rouge, par exemple, ne s'occupe pas du bleu, et inversement sous peine de représailles. Les règlements sont très stricts sur l’utilisation des couleurs et d’ailleurs, c’est le métier de teinturier est une profession suspecte et plus ou moins réprouvée. On y voit, dans l’Europe médiévale chrétienne, un caractère presque diabolique. Ce métier est interdit aux clercs et déconseillé aux honnêtes gens !
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